La réutilisation comme stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre : Exemple de fondations vissées pour des constructions temporaires
P. Fuchs et A. Chabrelie : Institut des matériaux de construction et des matériaux biosourcés BFH, Bienne Octobre 2025
Les fondations contribuent de manière significative à l’impact environnemental global des bâtiments et sont donc au cœur de l’analyse du cycle de vie. La plupart du temps, les fondations sont réalisées en béton armé. Cependant, il existe d’autres approches, comme les fondations vissées en acier galvanisé. Une étude de l’Institut des matériaux de construction et des matériaux biosourcés de la Haute école spécialisée bernoise a comparé, dans le cadre d’une analyse du cycle de vie, la variante traditionnelle des fondations en béton armé avec la variante des fondations vissées.
Dans ce cadre, les fondations ont été analysées dans trois projets de construction réalisés et l’analyse du cycle de vie a été effectuée sur l’ensemble du cycle de vie conformément à la norme EN 15804+A2. Les trois projets de construction ont été réalisés avec des fondations boulonnées et ont en outre été calculés en béton armé par un bureau d’ingénierie civile externe. La comparaison a été faite à chaque fois sur l’ensemble des fondations, avec les mêmes exigences pour les deux types de fondations (nombre de fondations ponctuelles et charge à supporter par fondation ponctuelle).
Réduction des émissions grâce à la réutilisation des fondations vissées
Le fait de savoir lequel des deux types de fondations émet moins de gaz à effet de serre dépend de la quantité de matières premières et varie entre les trois projets analysés. Les résultats montrent également un effet positif sur l’impact environnemental de l’utilisation de fondations vissées réutilisées. Une fiche d’information a déjà été publiée sur l’étude comparative entre les fondations en béton et les fondations vissées (lien en annexe). Le présent rapport de synthèse traite donc principalement de la réutilisation des fondations vissées.
Pour l’un des trois projets étudiés (école provisoire de Regensdorf, figure 1), l’impact des fondations vissées réutilisées sur les émissions de gaz à effet de serre a été examiné. Il s’est avéré que les fondations vissées réutilisées produisaient moins d’émissions de gaz à effet de serre que les fondations vissées neuves. Grâce à l’utilisation de 75% de vis usagées, les émissions de gaz à effet de serre pour l’ensemble des fondations ont été réduites de près de moitié, passant de 18 000 kg eq. CO2 à 9 229 kg eq. CO2. La figure 2 montre la réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce à l’utilisation de fondations vissées réutilisées pour le bâtiment provisoire de l’école de Regensdorf.
La réduction s’effectue exclusivement lors de l’extraction des matières premières (A1), du transport des matières premières vers la production (A2) et de la fabrication des fondations vissées (A3). La réutilisation de vis usagées permet d’éviter la fabrication de nouvelles vis dans ces modules. Dans cette étude, les autres modules ne sont pas affectés par l’utilisation de fondations vissées réutilisées (transport vers le chantier A4, processus d’installation A5, déconstruction C1 et transport, traitement des déchets et mise en décharge C2-4). Les vis utilisées pour le bâtiment provisoire de l’école de Regensdorf étant de qualité suffisante, il n’y a pas eu de dépenses pour leur remise en état.
Aptitude technique, bilan et limites
D’un point de vue technique, les fondations vissées se prêtent très bien à la réutilisation : elles sont faciles à démonter et, en règle générale, non destructives. Les fondations vissées peuvent être réutilisées dans d’autres projets de construction sans qu’il soit nécessaire de les remettre en état, en particulier dans le cas d’une courte durée d’utilisation, par exemple pour des constructions temporaires d’écoles ou d’immeubles de bureaux. Comme le montre cette analyse du cycle de vie, les émissions de gaz à effet de serre peuvent être considérablement réduites grâce à l’utilisation de fondations vissées réutilisées. Cela permet d’éviter la fabrication de nouveaux boulons en acier, qui consomme beaucoup d’énergie. Ce crédit est pris en compte dans les limites du système d’ACV uniquement lorsque des fondations vissées usagées sont utilisées – et non lorsque des fondations vissées neuves présentent uniquement un potentiel de réutilisation à la fin de leur durée de vie. Les présentes conclusions se basent sur les bases de calcul du bâtiment scolaire provisoire de Regensdorf et peuvent être différentes dans d’autres conditions. Ainsi, la réduction des émissions de gaz à effet de serre lors de la réutilisation de fondations vissées pourrait être moindre si les vis devaient être réparées ou, par exemple, galvanisées à nouveau.
Lien vers l’exemple des analyses de cycle de vie “Ground screw foundations” :
https://www.bfh.ch/de/forschung/alle-dienstleistungen/dienstleistung-oekobilanz-lebenszyklusanalyse/
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